Grâce aux données économiques récupérées auprès de 161 pays, ces travaux, publiés en septembre 2022 dans la revue BMJ Global Health, fournissent, pour la première fois, une estimation mondiale de l'impact économique de l'obésité.
Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont analysé à la fois les coûts directs comme les soins médicaux, les frais ambulatoires ou les transports liés à la maladie, mais aussi les coûts indirects comme les décès prématurés, l’absentéisme au travail ou la perte de productivité. D’importantes différences par pays sont observées par cette étude qui se projette en 2060. Le coût de l’obésité pourrait être particulièrement élevé pour la Chine et l'Inde. Aux Etats-Unis, le coût, qui était de 3,30 % du PIB en 2019 (705 milliards de dollars) pourrait atteindre 4,62 % en 2060 (2 500 milliards).
Les prévisions sont tout aussi inquiétantes pour la France puisque l’étude estime que l’obésité a coûté 1,85 % du PIB en 2019 (50 milliards de dollars). En 2060, soit quarante ans plus tard, cette proportion pourrait augmenter à 2,39 % du PIB, soit un coût de 132 milliards de dollars projetés par les auteurs de l'étude. Ce rapport très documenté révèle que l'obésité ralentira également le développement de pays à faibles ressources.
Pour les auteurs du rapport, la croissance de la population et de l'économie d'un pays sont les moteurs principaux de la prévalence de l'obésité. A mesure que les pays s'enrichissent, les régimes alimentaires changent, pour inclure davantage de produits transformés. Dans certains pays, le vieillissement de la population est aussi un facteur clé, car les personnes plus âgées ont davantage de mal à perdre du poids.